Historique du Collège des Aumôniers du Travail
En 1891, au milieu de l’ahurissement général, le pape LEON XIII publie l’encyclique RERUM NOVARUM où il parle de la législation sociale et du syndicalisme. Bien des catholiques applaudissent à ces vues inédites. Mgr. Doutrouloux, évêque de Liège, est de ceux-là. L’abbé Reyn et quelques compagnons proposent à l’évêque leur enthousiasme, leur jeunesse et leur vocation : incarner non seulement la CHARITE mais défendre aussi et surtout la JUSTICE sociale.
Le 21 novembre 1894, les AUMÔNIERS DU TRAVAIL deviennent une congrégation. Les Aumôniers du Travail ont œuvré plus de cent ans en Belgique, dans le milieu proprement dit d’abord, parmi la jeunesse ouvrière par l’enseignement technique et professionnel ensuite. Depuis 1947, ils se trouvent également au Congo et depuis 1963 au Brésil. Ils sont les héritiers d’un passé et en même temps le fondement d’un avenir nouveau. Ils ont reçu de leurs fondateurs un patrimoine riche de lutte, d’efforts, de réalisations faites avec générosité, foi et amour, avec la conviction de construire avec la grâce de Dieu, un monde plus juste et plus fraternel.
Pour réaliser cela, les Aumôniers du Travail ont surtout été les animateurs de nombreux collaborateurs laïcs qui, avec une générosité et un idéalisme admirables, ont participé à cette histoire. Les Aumôniers du Travail veulent aujourd’hui, dans un monde bien différent et en pleine mutation, continuer leur idéal, prolonger leur enthousiasme et les adapter aux nouvelles situations de vie : un monde en ébullition, une Europe fatiguée, une Église qui se cherche, le Quart-monde qui exige une solution à ses problèmes, et le Tiers-monde qui aimerait avoir la place qui lui revient et qui est prêt à prendre la relève.
Les Aumôniers du Travail sont aussi parties prenantes dans les terres de mission comme le Brésil et le Congo. En Belgique, certains ont assumé la charge d’une paroisse. On en voit aussi dans les centres d’accueil comme Argenteuil, dans le centre pour adultes en difficulté à Gommery, comme aumônier au service des sans-logis, des bateliers : car les Aumôniers du Travail restent des jeteurs de ponts entre les hommes et leurs solitudes, au nom de la JUSTICE et la CHARITÉ.
Les Aumôniers du Travail se mettent résolument du côté des travailleurs et de leur famille, faisant option préférentielle pour les plus pauvres. A la lumière de l’Évangile et de la doctrine sociale de l’Église, nous voulons les aider à s’organiser, à prendre leur destinée de mieux en mieux en main afin de se libérer de toutes conditions inhumaines de vie et de travail.
Le rôle d’Aumônier du Travail, en tant que religieux, est surtout prophétique, voir la réalité de notre monde et, à l’intérieur de celle-ci, rendre le Royaume de Dieu visible et à l’aider à se développer. En collaboration avec des personnes qui ont la même sensibilité et la même motivation, les Aumôniers du Travail ont à cœur de susciter des initiatives, de stimuler des bonnes volontés et de rendre possibles les actions envisagées. Les chômeurs, les gens ayant eu une scolarité insuffisante, les ouvriers immigrés, les handicapés, TOUS ont droit à une existence digne au travail, à une formation complémentaire. La meilleure façon de préparer l’avenir est de vivre aujourd’hui avec enthousiasme ce charisme, essayant d’être fidèle à la volonté de Dieu dans la construction de son Royaume.